Depuis quelques jours, la presse évoque des traitements de faveur dont bénéficient les salariés des Industries électrique et gazière (IEG) en matière salariale depuis deux ans. Les salariés seraient des privilégiés !
Alors que les prix ont augmenté de 0,8 % en 2009 et sur l’année 2010 de 1,8 %, qu’en est-il réellement des augmentations de salaires ? Au sein de la branche des IEG la situation n’est pas monolithique. Il convient de différencier EDF et GDF-SUEZ des autres entreprises qui n’appliquent que les revalorisations de branche.
L’augmentation générale de branche a été de 1,5 % au 1er janvier 2010 (en incluant une revalorisation de grille de 0,3 % négociée en 2008 lors de la réforme des retraites des régimes spéciaux pour compenser une baisse trop brusque des retraites liée à cette réforme). A cette augmentation générale, il convient d’ajouter au niveau des entreprises un GVT positif (ancienneté, augmentation au choix, mutations) allant, à EDF, de 1,3 % a minima à 2,9 %. La CFDT avait signé l’ensemble de ces accords synonymes de gain de pouvoir d’achat, même pour le salarié ne bénéficiant pas de mesure individuelle.
Pour 2011, les minima de branche se limitant à une augmentation générale de 1,1 %, largement en deçà de l’inflation prévue, la CFDT n’a pas signé l’accord de branche. Par contre à EDF, les négociations sur les augmentations individuelles ayant permis une compensation partielle de la défaillance de la branche, la CFDT a signé les accords d’entreprises permettant ainsi une progression de la masse salariale de 3,95 % en 2011.
La situation dans les entreprises des IEG du groupe GDF-SUEZ est, quant à elle, bien différente. Les directions affichant de plus en plus une volonté de mettre en avant les rémunérations liées à la performance, la CFDT n’a signé à ce jour aucun accord. La CFDT refuse de cautionner une politique salariale qui tend à privilégier toutes les formes de rémunérations variables et rogne sur les salaires alors que les dividendes vont augmenter de 5 %.
En conclusion, les négociations salariales de cette année sont révélatrices d’une stratégie des entreprises de la branche visant à réduire au minimum le socle commun. 2011 va être une année charnière et la CFDT sera particulièrement mobilisée pour défendre les acquis sociaux de l’ensemble des salariés de la branche, que ce soit dans les petites ou les grandes entreprises du secteur.